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La 16e édition de la conférence « Infrastructures polonaises et BTP » a eu lieu le 17 mars 2025 à Varsovie. Elle a accueilli d'éminents représentants du secteur de la construction, qui ont eu l'occasion de participer à quatre tables rondes et à de nombreuses études de cas.
Investissements stratégiques et débat des leaders du marché de la construction en Pologne
Ont participé au panel sur les investissements stratégiques et au débat des leaders polonais de la construction : Nicolas Dépret, président du directoire des sociétés VINCI Construction Polska, WARBUD et EUROVIA en Pologne ; Stefan Bekir Assanowicz, PDG du groupe Trakcja ; Dariusz Blocher, membre du conseil de surveillance d'Unibep ; Jorge Calabuig Ferre, président du directoire de Mostostal Warszawa ; Łukasz Marcinkiewicz, country manager Poland chez Hill International ; Janusz Władyczak, président du directoire de KUKE, et Paweł Woźniak, directeur général par intérim des Routes nationales et des autoroutes.
Dans son discours, Nicolas Dépret a attiré l’attention sur l’absence de stratégie et d'axes de développement prioritaires pour le secteur dans la politique du gouvernement polonais :
« La Pologne est le plus grand marché de la construction en Europe depuis plusieurs décennies. Si l'on regarde les statistiques, sur une période de cinq ans, nous sommes une fois en crise et une fois en plein essor. Un boom n'est rien d'autre qu'un autre type de problème. Pour les entreprises qui ont un potentiel de croissance, qui voient les besoins et savent ce qu'elles peuvent offrir au marché, le problème est de mesurer le potentiel qui doit être résilient en cas de crise et qui peut être exploité en période de croissance. Notre Groupe a un grand potentiel, nous faisons divers investissements internes qui nous permettent de le développer, mais nous adaptons aussi nos capacités aux réalités du marché.
En ce qui concerne les perspectives d'avenir, nous ne connaissons toujours pas la vision stratégique du marché de la construction en Pologne. Nous ne savons pas à quoi le secteur de la construction est censée ressembler pour répondre aux besoins du pays, pas seulement aujourd'hui, mais aussi dans 20 ans. Le potentiel universel pour tout construire n’existe pas. Nous avons besoin d'informations précises et d'orientations qui doivent être communiquées par les décideurs pour développer nos compétences et qui nous permettront de répondre aux besoins du pays à l’avenir. Il faut lancer un dialogue stratégique au plus haut niveau du pouvoir afin d’identifier les priorités : ce que nous voulons développer dans le pays, quelle industrie nous voulons construire... »
La discussion a porté sur les investissements publics qui, dans le contexte de la récession économique, peuvent servir de moteur à l'économie, sur les opportunités et les menaces qui pèsent sur la poursuite des projets d'infrastructure stratégiques, ainsi que sur la situation du marché polonais de la construction sous l'influence du Plan national de relance. Les sujets liés aux infrastructures critiques du point de vue de la sécurité nationale et à leur résilience face aux cybermenaces et aux attaques physiques, ainsi que le thème de la plateforme aéroportuaire centrale (CPK) ont également été abordés.
Infrastructures routières du point de vue d’EUROVIA Pologne
Kamil Simka, directeur général et vice-président du directoire d'EUROVIA Polska, a pris la parole lors du panel sur les infrastructures routières, soulignant, entre autres, l'aspect lié à la planification sur le marché des collectivités locales.
« Il y a un manque de connaissances sur les investissements qui seront réalisés à long terme. La planification est pourtant extrêmement importante pour notre secteur. Les entreprises doivent se préparer, planifier l'utilisation des ressources et des moyens, mais aussi la création de ces ressources, ce qui implique des coûts élevés. »Il a souligné la nécessité de partager les bonnes pratiques entre les clients, les concepteurs et les entrepreneurs et l'importance de la standardisation en phase de réalisation et de maintenance, qui est l'un des éléments permettant de réduire les coûts de construction. Il considère comme erronée l'idée largement répandue de se concentrer uniquement sur le critère du prix :
« Il existe un critère du coût, auquel nous ne faisons pas référence, à savoir le critère lié au cycle de vie du projet, qui inclurait les coûts de construction et d'exploitation. Ceci est principalement attribué au client ou au concepteur. L'expertise des entreprises est très peu exploitée pour réduire les coûts de l'ensemble du projet. Aujourd'hui, nous nous concentrons uniquement sur le coût de la construction et nous utilisons donc le critère du prix. Cependant, l'entreprise sait comment optimiser les coûts totaux du cycle de vie du projet, ce qui ne signifie pas toujours qu'il faille construire moins cher. Il est possible de construire plus cher pour fonctionner moins cher et, d'un autre côté, nous oublions qu'il est toujours possible de construire moins cher en utilisant des matériaux recyclés. »
Les discussions dans le cadre de ce panel ont porté sur l'avenir de la construction routière dans le pays, le développement du réseau, les projets prioritaires et les tendances clés du secteur routier. Le thème de l'évaluation des coûts d'exploitation, d'entretien, de réparation et de modernisation des routes et des ponts dans le contexte des contraintes environnementales et de sécurité a été abordé. Les discussions sur la qualité, l'innovation dans le domaine des matériaux de construction et les sources de financement des projets de construction d’infrastructures routières n'ont pas manqué. La formule du PPP a été citée comme un exemple de réalisation efficace des projets et de bonne coopération entre les secteurs public et privé. La série de questions abordées lors du forum d'experts s'est terminée par une discussion sur le rôle des autorités locales dans le développement du réseau routier, la mobilité et la sécurité routière sur les routes locales.