L’objectif de la Convention pour la sécurité dans le BTP est d’améliorer le niveau de la culture de la sécurité au travail pour réduire le nombre d’accidents, notamment mortels.
Le secteur de la construction compte en Pologne parmi les secteurs les plus dangereux : chaque année 120 personnes en moyenne trouvent la mort sur les chantiers du pays. D’après ces statistiques défavorables, le secteur du bâtiment arrive, en ce qui concerne le nombre d’accidents mortels, en 2e position juste derrière l'industrie. Le manque de qualifications nécessaires, le non-respect des règles d'hygiène et de sécurité au travail, les économies sur les protections sont autant de facteurs à l’origine de ces quelque 120 accidents mortels dans l’année. Ont perdu la vie sur les chantiers polonais respectivement 127 personnes en 2008, 117 en 2009 et 112 en 2010. C’est bien plus que dans le secteur minier, perçu par l’opinion publique comme le plus dangereux.
Sur les chantiers, une victime mortelle sur deux est un travailleur ayant une expérience professionnelle de moins de 3 mois. Les ouvriers du bâtiment meurent le plus souvent à cause de chutes dans le vide, suite à un écrasement ou à cause d’une chute d’objet. Les travaux dans les fouilles sont très dangereux en raison du risque d’écrasement par les déblais. L’année dernière, 3 jeunes gens, dont 2 frères, ont perdu la vie sur le chantier de construction d’un internat sportif à Zakopane. Le plus jeune était âgé de 18 ans, l'aîné de 22. Tous étaient embauchés à titre d’essai. Ils voulaient gagner un peu d’argent pendant les vacances.
La diffusion du programme d’amélioration de la sécurité sur les chantiers polonais auprès d’un groupe aussi vaste que les sous-traitants, les petites entreprises du BTP, les médias et la société dans son ensemble implique une prise de position commune et une entente entre des acteurs qui se font d’habitude concurrence. C’est pourquoi les signataires de la Convention ont élaboré à l’usage des sous-traitants des standards cohérents dont la mise en œuvre est une condition sine qua non pour entamer toute coopération.
À côté des représentants des directoires des sociétés signataires de la Convention, ont aussi été invités à la réunion les sympathisants et partisans de l’idée de sécurité dans le BTP, les médias et un grand groupe de sous-traitants. Suite à une décision des membres de la Convention, chaque entreprise générale est tenue de prendre la présidence de la Convention pendant une année, et donc d’assumer le rôle d’initiateur du cycle de rencontres dans tout le pays, ainsi que de diffuser et surveiller la mise en œuvre des dispositions résultant de la Convention adoptée. La société Skanska SA s’y est engagée la première.
Nous nous basons sur des modèles qui ont fait leur preuves.
La Grande-Bretagne est pour nous un modèle pour nos démarches. À la fin des années 90, ce pays connaissait un nombre d’accidents mortels d’environ 120 par an, comme c’est aujourd’hui le cas de la Pologne. Les plus grandes entreprises du marché anglais du BTP ont crée un groupe d’entreprises générales composé de 23 sociétés détenant 35 % du marché. Ce groupe s’est donné pour priorité de faire baisser le nombre d’accidents mortels de 10 % par an et d’arriver à avoir une main-d’œuvre parfaitement qualifiée en l’espace de 3 ans. L’objectif a été atteint : en 10 ans le nombre d’accidents mortels sur les chantiers britanniques a baissé de moitié.
« Ensemble pour la sécurité » : une même voix pour tout le BTP polonais puisque, au final, c’est la vie humaine qui est en jeu !